Technique :
Distance: 52 km
Dénivellés :
  montant ... 795 m
  descendant ... 705 m
Météo: couvert avec orages et averses
Temp.: 18 à 23°
 
DE BADONVILLER A WANGENBOURG-ENGENTHAL
28/07/2000 - Le col du Donon sous l'orage
 
Le rendez-vous avait été donné à Badonviller, sur la place de l'église. Mais peu de participants se sont présentés, à cause sans doute d'une météo résolument orientée au gris: Hélène, Sylvie et Alain pour les plus décidés, Annette et Gérard pour les plus qu'indécis. Un pique-nique est improvisé sur la placette qui fait face à l'église. Prétextant du mauvais temps, Gérard annonce qu'il va descendre à Lyon chez le Robert et essaye de convaincre les autres que c'est la meilleure chose à faire. Annette se range à son avis, les trois autres pas du tout. La messe est dite. Gérard confie le vélo d'Annette à un garagiste du coin pour ne pas être embarrassé sur la route et prépare sa R21 break pour le voyage.
 

Le lac de Pierre Percée
Difficile mise en route
Malgré le ciel couvert, les trois Ognier se lancent donc seuls à l'assaut des cimes vosgiennes en donnant rendez-vous aux déserteurs dans le premier café qui se présentera sur la route. La route grimpe doucement dans la forêt et, de loin en loin, on aperçoit le lac de Pierre-Percée. Arrivés au hameau homonyme, pas la moindre trace des deux fuyards. Ils continuent donc vers Celles-sur-Plaine alors que la pluie commence à tomber doucement. Pas de trace non plus du château de Salm qui doit se cacher plus haut dans la forêt. C'est finalement à Celles qu'ils retrouvent les deux fugitifs, garés près d'un café où ils s'empressent d'entrer, vu que la pluie commence à tomber de plus en plus fort.
Tout en sirotant son café à petites lampées, Gérard tente encore de les convaincre de renoncer mais c'est peine perdue. Une fois le café avalé, et l'averse passée, on convient de se retrouver le lendemain soir au Hohwald. Les deux équipes se séparent. Hélène prend les commandes de la voiture, tandis que Sylvie et Alain se lancent sur la route qui remonte la vallée de la Plaine vers le col du Donon. Le soleil réapparait entre les nuages et bientôt la température remonte de quelques degrés. Un vent de sud les pousse à bonne allure vers Allarmont et Raon-sur-Plaine.
 

Pause à Raon-sur-Plaine
Atmosphère orageuse
Par endroits, la forêt a été totalement ravagée par la tempête du mois de décembre. On voit un peu partout d'énormes tas de grumes qui attendent d'être emportés. C'est à Raon que commence vraiment l'ascension du col, après une petite pause casse-croute. Une ascension assez raide sous un ciel qui se fait de plus en plus menaçant. A quelques centaines de mètres du col, on entend les premiers coups de tonnerre. Les nuages s'accumulent sur les montagnes tout autour tandis que les premières gouttes commencent à tomber. Ils arrivent heureusement au col avant que l'orage n'éclate pour de vrai. Sans plus attendre, ils se réfugient dans un café. Pas de col sans auberge, c'est la devise des Vosges. Une vieille tradition qui remonte aux temps où les transports n'étaient pas aussi rapides qu'aujourd'hui.
 
Sur la route des ruskofs
Un peu plus tard, les nuages s'évacuent et ils peuvent reprendre leur progression. Des voiles de brumes se forment sur la chaussée tandis qu'ils contournent le Donon par l'ouest, pour gagner un peu au-delà la route forestière des russes, qui n'est au départ qu'un chemin détrempé. Le chemin monte et descend en suivant la crête qui sépare la Lorraine de l'Alsace. Par endroits, une trouée entre les arbres laisse apparaitre une vallée boisée, et d'autres montagnes plus loin qui s'évanouissent dans une brume bleutée.

Rangements à Wangenbourg
Au bout de quelques kilomètres, ils repassent à l'endroit où deux ans auparavant ils avaient cherché si longtemps le passage vers Oberhaslach. Cette fois, pas de souci d'itinéraire. Ils rejoignent bientôt une route goudronnée et, après une longue descente dans la forêt, atteignent sans problème Wangenbourg-Engenthal. Sans problème sinon la pluie qui recommence à tomber. Sur place, pas question de planter la tente dans la boue. Ils choisissent donc de passer la nuit dans l'un des hôtels du lieu. Qu'ils trouvent derechef. Après quelques ablutions et un bon repas, les cyclistes entament une promenade dans le village, assez peu animé il faut le reconnaitre, et rentrent tant bien que mal à la nuit tombée. Hélène a été choisie pour dormir dans le matelas au pied du lit.

Eugène Lacroute - Kret Magazine